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(Shakespeare, Tchekhov, Pirandello) |
«Le théâtre a trois piliers : Shakespeare, Tchekhov et Pirandello. Ce sont les trois grands auteurs autour desquels je gravite; et quand je le peux, ce sont des auteurs que je revisite... Mais le premier, le berceau de tous mes credo, c'est Shakespeare.» |
Est-il besoin de présenter William Shakespeare, l'un des plus grands et plus célèbres auteurs, avec Homère et Dante?... Franco Zeffirelli a raconté dans ses Mémoires comment sa rencontre avec Shakespeare, par le biais du film de Laurence Olivier, Henry V, avait été d'une certaine le point de départ de sa carrière : «Les lumières baissèrent et l'admirable film commença : Laurence Olivier au sommet de son art, le peuple anglais défendant son 'honneur, le roi Henry V, une distribution merveilleuse. [...] Je compris enfin ce que je voulais. Je n'étais pas fait pour l'architecture, mais pour la scène. Je voulais créer des spectacles comme celui auquel j'assistais.» |
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William Shakespeare (1564-1616) |
Mais en réalité, la rencontre de Franco Zeffirelli avec Shakespeare remonte beaucoup plus loin, dans son enfance, tandis qu'il rendait visite à Mary O'Neill, l'assistante de son père, négociant en textile à Florence, qui traduisait ses lettres d'affaires pour l'Angleterre. «Il en vint à lui demander de me donner des leçons d'anglais trois fois par semaine. Mary O'Neill habitait une petite chambre sombre, bourrée de meubles et de souvenirs de toute sorte... Au-dessus du buffet trônait une statuette en biscuit de William Shakespeare. Au mur, on voyait une reproduction en couleurs du portrait d'Ellen Terry dans le rôle de Lady Macdbeth, par Sargent.» [...] «J'étudiai pendant environ quatre ans avec Mary O'Neil. J'appris la grammaire et la poésie, le théâtre et l'histoire. Quand je sus assez bien la langue, je pus lire les pièces et les sonnets de Shakespeare. [...] Tous deux, nous jouions des scènes choisies dans les grandes pièces. Sa scène favorite était celle du balcon, dans Roméo et Juliette.» |
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Franco Zeffirelli et Joan Plowright dans le rôle de Mary O'Neill, sur le tournage de TEA WITH MUSSOLINI |
EN COURS DE CONSTRUCTION |
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ANTON TCHEKHOV (1860-1904) «Celui
qui ne veut rien, n'espère en rien et n'a peur de rien, ne peut |
Né à Taganrog, au milieu de la steppe russe, Tchekhov était le fils d'un un petit épicier, fils de serf affranchi. A seize ans lorsque son père fait faillite, et que sa famille déménage à Moscou, il entreprend des études de médecine et commence à écrire des contes et des récits qu'il vend aux journaux et périodiques pour suppléer au maigre revenu familial. Il commence à pratiquer la médecine en 1884. C'est la même année que paraît avec succès son premier recueil de nouvelles. Quant à sa première pièce, Ivanov (1887), un drame en quatre actes, c'est un échec. En 1888, sa longue nouvelle, La Steppe, l'établit comme écrivain majeur alors que ses petites comédies en un acte commencent à remporter de grands succès à la scène. En 1890, il fait un long voyage jusqu'au bout de la Sibérie pour visiter le camp de prisonnier de l'île de Sakhaline ; il ramènera de ce voyage une tuberculose tenace et un livre, publié en 1893, qui fera scandale. À cette étape de sa carrière, Tchekhov est devenu très riche grâce à la vente de ses livres : il fait construire des écoles et des hôpitaux où les pauvres sont éduqués et soignés gratuitement. En 1896, il fait jouer au théâtre sa première pièce en quatre actes depuis Ivanov : La Mouette. Mais là encore, lors de sa création à Saint-Pétersbourg, c'est un échec. Cependant, deux ans plus tard, le Théâtre d'Art de Moscou remonte la pièce - avec succès, cette fois, révélant l'originalité de la dramaturgie tchékhovienne.L'auteur a beau n'être pas toujours d'accord avec toutes les idées de son nouveau metteur en scène, Constantin Stanislavski, il a enfin trouvé un artiste qui comprend le mélange de drame et d'absurdité existentielle qui fonde son écriture. Et c'est Stanislavski qui met en scène les textes subséquents de l'auteur : Oncle Vania (1899), Les Trois Sœurs (1901) et La Cerisaie (1904). Tchekhov meurt quatre mois après le triomphe de La Cerisaie, de la tuberculose contractée à Sakhaline Tchekhov a réussi à créer des oeuvres qui saisissent le type de regard sur la vie qui domine la sensibilité contemporaine ; ce regard relève d'un équilibre entre ce qui est, d'une part, subjectivement douloureux et, d'autre part, objectivement dérisoire, voire drôle. Ce regard double, qui nous donne à la fois la grandeur des drames et leur côté ridicule, donne à l'œuvre de Tchekhov sa saveur et sa richesse. Chez Tchekhov, les situations sont simples, banales, proches de ce que chacun des lecteurs ou des spectateurs peut vivre ou connaître. Par des dialogues souvent indirects, il donne un aperçu sur la vie intérieure des personnages, et c'est cette vie intérieure, plutôt que des actions extérieures, qui fait l'intérêt des oeuvres. À mesure que son théâtre évolue, la distinction entre personnages principaux et personnages secondaires s'abolit. Tous les personnages chez Tchekhov portent une histoire dont ils sont le sujet. |
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Luigi Pirandello () En cours de construction |